Alexandre Gougeon, notre champion moto expert FMSQ 2021, entre deux tournées de snowbike, a trouvé le temps de répondre à nos questions: 

Alexandre Gougeon, 2021 est une année qui sera marquante pour toi! Tu deviens enfin le champion chez les experts FMSQ. Que te rappelles-tu de cette dernière course qui a confirmé ta première place à Victoriaville 2.0?
L'avant course fut stressant. Tu as beau être préparé, avoir vérifié le bike dix fois, il y a toujours des facteurs qui ne dépendent pas de toi. Par exemple, un bris mécanique ou une blessure qjui auraient pu m’empêcher de finir la course et j’aurais ainsi pu perdre le championnat puisque celui-ci n’était pas encore assuré. Mon seul objectif était de finir la course. Malgré le gros stress, mon 'mindset' était de rouler 'smooth' pour confirmer le championnat. Évidemment, un moment marquant était à la ligne d’arrivée. Mes amis, ma famille et les spectateurs étaient présents! Je pense que mon linge sent encore le champagne!

Pour arriver à ce niveau d’excellence de pilotage chez les experts, et surtout pour répondre avec force aux petits jeunes qui arrivent dans votre catégorie avec un talent indéniable et qui vous poussent à ne pas vous reposer sur vos lauriers (je pense entre autres à David Bergeron), à quels sacrifices dois-tu faire face?
Consacrer tout mon temps à la moto vient effectivement avec son lot de sacrifices. Bien manger, bien dormir, ne pas faire de party, pratiquer, pratiquer, pratiquer. Et surtout, pratiquer dans des types de terrains qui me sortent de ma zone de confort. Je consacre énormément d’heures à la moto, je suis donc vraiment chanceux d’avoir une famille et une belle-famille qui me suit autant!

Quelle est la première chose que tu as fait directement après les trophées?
Mes amis m’attendaient avec justement ce trophée rempli de champagne. J’ai savouré une bonne gorgée (rires).

J’imagine que le mérite te revient car c’est toi qui a la machine entre les jambes, mais il y a derrière toi toute une équipe. Veux-tu nous dire qui ils sont et leur rôle à chaque course?
Effectivement, j’ai un super 'pitcrew' avec moi! En 2h30, il s’en passe des choses aux puits! Dans un premier temps, il y a mes fans numéro 1 (ma blonde Caro & ma mère Nancy) qui s’occupent de l’organisation d'avant-course: placer les bancs au départ et les bacs aux puits, prendre le parapluie, le board, le crayon, sortir les outils et j’en passe! Durant la course, Caro s’occupe du chronomètre pour calculer l’arrêt aux puits et elle me ‘’board’’. Elle brise aussi sûrement quelques tympans en m’encourageant! Ma super mom ‘’en court une bonne shot’’ aussi. Elle fait les allers-retours entre le scan et les puits pour prendre les temps entre les pilotes et me distribuer les bouteilles d’eau. Vient aussi le moment le plus stressant pour l’équipe: le Pit Stop! C'est le moment où tu as à peine 10 secondes pour : gaser la moto, proposer les outils pour les suspensions, donner de nouvelles lunettes, m'aviser de ma position et de mon écart de temps, proposer une autre bouteille d’eau et finalement me donner une tape sur les fesses et c’est reparti! Je veux aussi remercier Karine Bélisle et Sylvain pour les ravitaillements de pros. Évidemment, je ne pourrais passer sous silence mes commanditaires! On le sait, les commanditaires ont également une place importante dans la réussite d’un championnat. J’ai un support incroyable de l’équipe Husqvarna. Ils sont hyper présents. J’ai aussi le support d'Équipements Les Chutes, fidèle commanditaire depuis des années. Il y a aussi EVO Suspension qui y met sa touche magique pour contribuer à mes réussites. Et j’en passe! Merci à tous! Pour terminer, il y a le ‘’crowd’’ FMSQ: le staff, les spectateurs qui nous encouragent course après course! Un mot : Wow.

Cela fait des années que tu l’attendais cette première place! On peut dire que tu es persévérant et constant. As-tu transféré ces qualités dans ton travail ou dans ta vie en général?
Je dirais que oui dans ma vie en général. Autant au travail, que dans la moto, que dans mes loisirs, j’aime que les choses soient bien faites et avec rigueur.

Raconte nous un peu les débuts du petit Alex jusqu’à maintenant.
C’est Michel Falardeau, ex-conjoint de ma grand-mère, qui m’a initié à la moto à l’âge de 11 ans. Comme la plupart des pilotes, au début, j’avais de la difficulté et ma technique n’était pas au point. Contrairement à moi, Michel a une patience légendaire. J’ai donc pu pratiquer mes techniques et rapidement m’améliorer. Je passais mes étés à Mont-Laurier à faire de la moto. J’ai fait ma première course FMSQ à l’âge de 11 ans dans la catégorie Écolier A. Ce fut mémorable et le début d’une grande passion. Me voilà 16 ans plus tard avec la plaque #1 chez les experts.

As-tu déjà voulu tout abandonner car le chemin physique et mental est long parfois?
Jamais. Je n’imagine pas ma vie sans la moto. J’ai toujours eu un objectif en tête et il fallait que je puisse rayer cet élément de ma ‘’bucketlist’’.

As-tu le temps de coacher ta blonde Carol-Ann Jomphe (qui court chez les dames inter) ou c’est comme l'expression « le cordonnier mal chaussé » (rires)?
(Rires). Cette question nous fait bien rire. Caro est toujours avec moi quand on pratique, mais elle aime mieux faire à sa tête! Elle fait dire que je suis ‘’bin trop stressant’’. Apparemment, la légende dit que: chum/blonde ne font pas bon mélange pour du coaching!

Qui est la personne qui t’a inspiré le plus pour rouler en moto?
Beaucoup de gens ont influencé mon parcours. Par contre, je dirais qu’ici au Québec, ce serait Loic Léonard. Ayant été champion à plusieurs reprises, il était le coureur à battre. Je voulais donc évidemment atteindre son niveau.

Avant une course, es-tu endurable? Et es-tu le genre à te coucher tôt après un plat de sucres lents (rires)?
(Rires). Je crois que c'est même un ‘’running gag’’: ''Gougeon qui se couche tôt''! En fait, comme dans tout, c’est de mettre les chances de son côté. Rester bien hydraté plusieurs jours avant la course, bien planifier son équipement en fonction de la météo, manger sainement et se coucher tôt.

Ton meilleur souvenir de course à la FMSQ?
Définitivement en 2017 à Casselman. C’était la dernière course de l’année. Loic (Léonard) et moi avions livré une bataille pendant 2h30 pour finir sur la même seconde. Ce fut ma première victoire chez les pros à une course où Philippe (Chainé) et Loic étaient présents. Mémorable!

Ta pire course à vie?
Ormstown 2013. Pire choix de pneumatique VS météo et on ne parlera même pas du résultat.

Quelle a été ton parcours préféré cette année et pour quelle raison?
Sans aucun doute St-Michel-des-Saints! J’adore rouler dans le sable, c’est vraiment mon type de terrain. J’ai été aussi très satisfait de ma performance et des batailles avec Tyler Medaglia#5.

Tu as vraiment eu des meilleurs départs à cette saison-ci. Quelle a été ta formule gagnante?
2 mots : Husqvarna + starter.

Tiens, justement, raconte-nous un peu la conduite avec ton Husqvarna cette année. Qu’est ce que tu aimes de ce dernier?
Cette saison-ci, j’ai roulé un Husqvarna FC250 2021. J’adore! La moto ‘’feel’’ légère et selon moi, le moteur est excellent pour nos types de courses. Aussi, la moto est munie d’un démarreur donc elle démarre rapidement. Bref, c’est la moto parfaite pour un championnat FMSQ!

Le hors-saison, tu te permets combien de temps de relaxation avec ta famille et tes amis? Et quand reprends-tu le gros du travail?
En hors saison, j’en profite effectivement pour relaxer avec mes amis et voir ma famille/belle-famille et pour passer du temps de qualité. Cependant, la période de repos n’est pas très longue, le sérieux reprend dès le nouvel an. La saison arrive vite!

Quels sont tes essentiels d’une mise en préparation pour la saison suivante?
Évidemment, le principal, c’est de se garder en forme durant le ‘’off season’’ pour ne pas être trop rouillé rendu au mois d’avril. Pour moi, le ‘’set-up’’ parfait est d’aller en Floride. Habituellement, quelques semaines après mon retour de Floride, je peux déjà commencer à rouler chez moi. Ensuite, c’est de penser à déjà commander les pièces, huiles, pneus pour la saison de course. Comme ça, quand le mois de mai arrive, tu es RACE READY.

Tu roules cet hiver dans le sud ou avec des 'studs'?
Les deux! Pour avoir déjà roulé sur la glace et fait une saison de course, cette année j’ai préféré y aller avec le snowbike. Selon moi, c’est ce qui se rapproche le plus de nos types de courses à la FMSQ. Pour ce qui est du sud, notre escapade est réservée pour fin février. Nous irons séjourner à Croom Motorcycle Area.

Dernier mot de toi à nos membres qui vont lire cette entrevue, on te donne carte blanche!
Pour terminer, le meilleur conseil à donner est : Mettre des heures sur les pegs! J’aimerais également prendre le temps de remercier l’équipe FMSQ. La visibilité que vous offrez aux coureurs est sur la coche et c’est un aspect précieux pour garder notre sport en santé. Merci à vous et on se voit sur la ligne de départ en 2022!

Un gros bravo Alexandre pour tes réussites!

**Crédit photos: 100 limites, MD Photo, Alex Gougeon, Isa More. 

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